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     Conçue comme une succession d’arrêts sur images, The Subtarrenians est une série photographique se déroulant à l’intérieur des trois métros des grands capitales occidentales : Londres, Moscou et Paris.
   Le leitmotiv est l’espace constitué par l’escalator ou le tapis roulant, rupture rythmique soudainement imposée à l’homme urbain, stoppant ou freinant sa course effrénée vers son domicile ou son lieu de travail.
   Que se passe-t-il lorsque l’on fige photographiquement cette parenthèse ? Se dessine alors une suite de tableaux picturaux cachant de véritables instantanés de vie : certains acceptent d’être enfin soutenus, emmenés, portés par la mécanique et cessent leur marche automatique : ils détachent le regard de leurs pieds pour observer le monde environnant, découvrir l’autre, croiser son regard, échanger, rire, provoquer, jouer, enlacer, aimer.
   D’autres profitent de la descente pour au contraire tourner leur regard à l’intérieur, moment de méditation involontaire suscité par la faible lumière qui règne dans ces espaces souterrains : mouvement orphique où il suffit alors d’observer leur corps, leurs poses involontaires, leurs bougés pour y lire tout un monde d’émotions et de sentiments : le doute, l’empressement, l’anxiété, le rêve, la solitude, l’orgueil, la vanité, l’indifférence, la tendresse. Dès lors, le masque social – la personna – tombe et l’être se révèle.
   Paradoxe où c’est la machine, contraignant l’homme à l’immobilité, au lâcher-prise, qui offre un espace fugace où les êtres cessent de se comporter comme des automates conditionnés pour révéler leur humanité. Au fil de la descente ou de la montée mécanique, on suit le fil de leurs pensées, de leurs divagations, de leurs souvenirs ou espoirs qui surviennent et qu'on ne comprend parfois pas, mais c'est la beauté de l’Homme, ce caractère proprement humain, profond, impossible à cerner qui surgit alors sans prévenir.
 

 

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Métro, Paris, 1999

Ghost Train, Paris, 2000

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